Le combat contre l’esclavage en Mauritanie récompensé par l’ONU (27/12/2013)

Le prix des droits de l’homme de l’ONU a été attribué au président de l’IRA, une association mauritanienne anti-esclavagiste. Ce prix, remis le 10 décembre, va-t-il aider Biram Ould Dah Ould Abeid dans son combat contre l’esclavage ? Le gouvernement va-t-il débloquer le dossier de l’IRA et reconnaitre officiellement l’association qui n’a toujours pas son récépissé ? Les explications de Marie-Pierre Olphand dans l’émission Appels sur l’actualité de Juan Gomez.


L’initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) espère que ce prix va renforcer son image. D’abord et surtout auprès de l’Etat mauritanien, qui a été très méfiant, pour ne pas dire hostile, à l’association à ses débuts. Les premières années de l’IRA ont été marquées par des relations houleuses avec le pouvoir, résolu à couper l’herbe sous le pied de ces militants trop agités à son goût, volontairement provocateurs. On se souvient notamment du jour où le président de l’association, Biram Ould Dah Ould Abeid, aujourd’hui récompensé, avait brûlé des livres de droit musulman, provoquant un tollé dans l’opinion publique. Plusieurs membres de l’IRA ont d’ailleurs fait de la prison, son président a été arrêté au moins à deux reprises et a passé plusieurs mois derrière les barreaux.

Beaucoup de progrès encore à faire

Aujourd’hui, les relations avec le pouvoir sont meilleures reconnait l’IRA, mais des progrès peuvent encore être faits. A commencer par la reconnaissance officielle de l’association qui lui permettrait de prétendre à des subventions nationales ou européennes.

L’association a été créée en octobre 2008 et a déposé après sa première assemblée générale en mai 2010 un dossier pour être enregistrée et reconnue comme association légale. Comme la procédure le veut, le préfet s’est saisi du dossier, il y a eu une enquête de moralité, et finalement le dossier complet a été enregistré au secrétariat central du ministère de l’Intérieur le 15 juin 2010 sous le numéro 2325, puis le 17 juin sous le numéro 2740 au niveau de la Direction des affaires politiques et des libertés publiques (DAPLP). C’est cette direction qui s’occupe des associations. Mais depuis, plus aucune nouvelle. Cela fait deux ans et demi que le ministère n’a pas donné suite.

Seydou Sall directeur général de ce département explique qu’il a pris ses fonctions il y a seulement un peu plus de trois mois, après le décès de son prédécesseur Sidi Yeslim Ould Amar Cheine. Le nouveau directeur dit donc ne pas s’être penché encore sur le dossier, et ajoute que depuis sa prise de fonction, l’IRA ne s’est pas manifestée. On comprend donc qu’aux yeux des autorités c’est à l’association de redonner signe de vie pour que son dossier soit remis à l’ordre du jour.

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