Au Maroc, le fléau toléré des « petites bonnes » (20/11/2011)

Entre 60 000 et 80 000 fillettes de 8 à 15 ans sont exploitées comme domestiques au Maroc.
Depuis trois ans, le « collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes » lutte contre ce fléau qui perdure dans ce pays demeuré très inégalitaire.
Après le drame d’une enfant, Khadija, battue à mort par ses employeurs en juillet, un projet de loi devrait être soumis au Parlement après les élections du 25 novembre.


« Hafeda ne fait rien àla maison, elle ne s’occupe que de ses devoirs »,claironne Khadija, la mère de la fillette de 11 ans. Cette phrase anodine dans un autre contexte représente à Sidi El Mokhtar, commune de la région de Chichaoua à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Marrakech, une immense victoire. Hadefa a échappé au funeste sort qui frappe des dizaines de milliers de petites Marocaines des campagnes, envoyées dès l’âge de 8 ans comme esclaves domestiques – « petites bonnes » selon l’expression consacrée – dans les familles aisées des grandes villes.

« C’est une vieille pratique du monde arabe que de recruter comme domestiques des petites filles malléables et corvéables du matin au soir »,déplore Amal Mouhssine, assistante sociale pour le compte de l’association de solidarité aux femmes en détresse Insaf, l’une des associations fondatrices en 2009 du collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes. « Dans les grandes villas, il peut y avoir plusieurs fillettes employées au ménage, à la cuisine, pour s’occuper des enfants,poursuit Amal Mouhssine. Certaines ont le même âge que les enfants qu’elles accompagnent à l’école. »

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